Sauweide - Geschichten_fr_v3

Le Pré à cochons

Derrière la grange se trouvait un pré entouré d'une solide clôture, c'est là que les cochons étaient envoyés en promenade. Il ne fallait pas les forcer pour y aller, ils se réjouissaient tellement, qu'ils étaient plus rapides que le gardien.
A proprement parler, il n'était pas vraiment question de pré, il n'en restait pas grand chose. Il s'agissait plutôt d'un vrai trou dégueulasse que les cochons continuaient de labourer, une sorte de bourbier dans lequel ils se vautraient avec délice, un vrai plaisir. Il ne restait plus aucune verdure.
Pendant que les cochons se détendaient dans leur fango, le grand-père et moi avions le privilège de nettoyer la porcherie. Chaque samedi matin. C' (n')était (pas) un plaisir. Cela puait tellement, c'était presque impossible à supporter, vraiment horrible. Mais ce qui était peut être encore pire, c'est qu'après on puait comme si on avait pris sois-même un bain dans le purin.

Pour moi, c'était à chaque fois la tâche la plus désagréable, mais il fallait bien que j'aide mon grand-père. Tout comme il fallait faire manger les bêtes, en préparant pratiquement pour chaque cochon un menu spécial. Au moment venu, le matin et le soir, quand les cochons entendaient les cliquetis des seaux contenant leur nourriture, il y avait beaucoup d'ambiance dans la porcherie. Ils criaient si fort, qu'on ne pouvaient plus comprendre le moindre mot. Tout effrontés et affamés, ils nous guettaient par-dessus ''la barrière de la chambre à cochons'' et attendaient avec impatience leur nourriture. Dès que celle-ci était dans l'auge, le calme revenait. Ils mastiquaient alors à grand bruit, démontrant par là combien ils appréciaient leur repas.
  

La ferme Wimmer en 1952; [JWI52]

Ecrit le 12 octobre 2012 par Johann Wiesheu (*1965), Munich.
Traduit par Maximilian Grötsch et Doris C. Müller.